A l'heure où les hommes s'affairaient à percer le tunnel sous le Himmelsberg devant relier la voie ferrée de Sarreguemines à Bening et dont l'inauguration était fixée pour avril 1897 le premier Club d'haltérophilie et de Lutte naissait à Sarreguemines, c'était en 1896.

Le club portera le nom de"Neunkircher-Saargemunder AthletenKlub".Les pionniers étant Joerrissen et Laurent membres fondateurs, Albrecht en sera le premier président. Surprenante date de création du 1er club de Lutte car 1896 rimait avec les premiers Jeux olympiques de l'ère moderne à Athènes où la lutte gréco-romaine figurait au programme. Etonnant également le lieu d'entraînement la Salle L'Olympia à Neunkirch. C'est précisément dans ces lieux que les membres fêtaient leur 1ère année d'existence le 26 juin 1897. La salle "Olympia" du restaurant Eidesheim, actuellement pharmacie Saint-Denis à l'angle rue du Champs de Mars, rue Maréchal Foch. Encore aujoud'hui on peut y voir sur une des façades en filigrane le mot Olympia.

Le 16 mars 1897 combats de Lutte au Saalbau ( ancien cinéma Rex ). Mais déjà dans les années 1894/95 on trouve traces dans les archives des combats de Lutte. Dans la Saargemunder Zeitung une publicité frappante le 18 mars 1897 " Le Kinematographen" Lebende Photographien von Thomas Edison ( et Louis Lumière?).

Mais revenant aux Olympiades de 1896. La présence de la Lutte à Athènes était bien modeste, car il n'y avait que cinq concurrents et cela dans une seule catégorie de poids 100 Kg. Comparés aux compétitions d'aujourd'hui, les combats paraissaient plutôt primitifs. Néanmoins est-il intéressant de relater les notes du journal de Léon Olivier en date du 29 mars 1896. Tsitas ( Grèce ) et Schumann ( Allemagne ) sont en finale, ils luttèrent longtemps avec une force égale, mais le soleil finit par se coucher et la suite des combat fut remis au lendemain. Le 30 mars 1896 au matin Schumann et Tsitas reprennent le combat ils tentent de placer des prises, ils sont des champions dignes l'un de l'autre. Mais l'Allemand semble être plus intelligent. Le score reste pour un certain temps ex-aequo, mais soudain Schumann réussit à projeter Tsitas et gagne la médaille d'or. A cette époque Sarreguemines, ville de garnison, était très animée, car les samedis et les dimanches des bals eurent lieu dans plusieurs établissements de la Ville. On peut citer le Munchner Kind'l, L'olympia, le Saal-Bau, Baumanns-Saal etc...

A l'occasion des fêtes, telles que carnaval, la fête d'été de chaque club, la Kermesse, la fête du Sport sur le pré- Utzschneider et enfin Noêl, les sections Sportives se mettaient en évidence. Ainsi le cyclisme était très en vogue de même que le tir, la gymastique, les concours hippiques et enfin l'Haltérophilie et la Lutte.

Mais dans le petit monde des "hommes fort" les évènements se multiplient. En effet le Athleten Klub I, dépose ses statuts à Metz le 21 juillet 1898, ses membres sont en majorité issus de la classe ouvriére. Cependant les disparités occasionnent une scission et c'est ainsi qu'un deuxiéme Club verra le jour sous le nom de Athleten II " Lôwen" (Lions) les statuts sont déposés au tribunal de Sarregumines en août 1899. Ces derniers ne sont que l'ombre du premier club, leurs activités sont limitées, les sorties sont pratiquement inexistantes, par contre les fêtes se succèdent les unes aux autres, l'engagement et l'existence seront éphémères. Le premier club tourne bien sous la férule de HEGEWALD, les premiers succés sont enregistrés. Ainsi l'on retiendra le nom d'un homme qui sera un des grands personnage dans la vie du Club, il s'agit en l'occurence de Jean MARINGER. Il s'impose en Alsace- Lorraine et décrochera le titre de champion en 1906 tant en lutte qu'en haltérophilier. En 1907 les faîencerie de Sarreguemines employèrent plus de 3200 ouvriers.

Très souvent à l'époque lors d'un retour de compétition il était coutume que les Athlètes fassent un tour d'honneur au centre ville.

Dans les rapports on peut lire des anecdotes plus poignantes les unes que les autres." Nous allons à pied à la gare de Hanweiler, arrivés à Sarrebruck où nous marchions sur Burbach nous avons lutté et c'est dans la soirée que nous sommes rentrés à pied sur Sarreguemines".

En 1908 le Athleten Klub change de nom il prendra comme sigle "Kraft und Sportverein Saargemûnd" les disciplines pratiquées sont la lutte, l'haltérophilie et la gymnastique artistique. Les activités sont déjà plus importantes, leurs membres, organisent des démonstrations, des compétitons dans la cité et participent aux tournois organisés en Alsace-Lorraine. Ils se déplacent notamment jusqu'à Colmar, Mulhouse et Metz et souvent sont invités aux compétitions sarroises. Jean MARINGER sera moniteur et présidera le Club jusqu'aux hostilités. Au lendemain de la grande guerre, les clubs sportifs eurent bien du mal à reprendre leurs activités. Pourtant la lutte reprendra ses droits sous la houlette de Fritz HEUB.

C'est en 1925 qu'apparut l'homme qui devait marquer de son empreinte l'essor du Club de Sarreguemines M. André GROSS, excellent moniteur très respecté il développera d'avantage encore le sport de la Lutte dans la cité des Faîences.

Citons quelques hommes forts qui se sont distingués en ces temps : E. SCHMIDT, P.SCHMIDT, CHRIST, BLANC, MAGER et un nom qui restera dans les annales de la Lutte, Victor WALTER plusieurs fois champion d'Alsace-Lorraine médaillé d'honneur de Fédération Française de Lutte en 1959. A l'occasion des grandes fêtes comme le 14 juillet d'après M. PORTE qui cite en 1972 lors du 75 ème anniversaire du club, nous faisions avec l'équipe une pyramide sur le pont de la Sarre, le plus léger au sommet c'était moi, je fis un plongeon dans la rivière" les spectateurs raffolèrent de ce genre de spectacle". Autre anecdote Simon MAGER venait aux entraînements de Keskastel à bicyclette. Employé des chemins de fer il s'exerça pendant les pauses à soulever les axes lourds pour se muscler. vers 1935 c'est Pierre DULLY qui entraîna les hommes du Club sous l'oeil vigilant de André GROSS.

La reprise après la seconde guerre mondiale n'était pas facile, cependant quelques hommes courageux devaient relancer la Lutte. Sous la présidence de Paul HASS et le moniteur DULLY déjà secondé par Rodolphe NIEDERLANDER , la lutte et l'haltérophilie redémarraient sur de nouvelles bases. Les sorties en compétitions prennent une autre dimension OBRINGER, FISCHBACH, LANG, HERTY, SCHNEIDER, FICKINGER, DELLAYE, WILZIUS, LAMY, WEISANG, KLOPP, sont souvent cités.

- GARDEREAU 3 fois champion de France et international. Il quittera Sarreguemines pour Lorquin où il crée un club dont plus tard sont issus plusieurs champions.

- SCHAEFFER champion de France Seniors à Bayonne en 57 kg. Plusieurs fois international il sera pré-sélectionné pour les Olympiades de Munich.

- COURBIERE quatre fois vice-champion de France. Plusieurs fois sélectionné en équipe avec ses 24 titres de champion de Lorraine et deux titres de champion de Sarre, il sera sportif de l'année 1985 en décrochant le Trophée national des Caisses d'Epargne.

- BECKER 23 fois champion de Lorraine, quatre fois vice-champion de France et à plusieurs reprises en équipe de France. Malgré ne pas avoir décroché le titre suprême il sera déclaré meilleur lutteur et meilleur styliste à Libourne en 1972. Didier BECKER aura pris la relève de THIEL aux entraînements il peaufina ces champions en vue des compétitions Nationales.

- BEHR 13 fois champion de Lorraine il se classera 3ème aux nationaux et sera également sollicitté en équipe de France.

Bien évidemment d'autres noms sont à mettre en exergue LEDOGAR, GONDOLFF, NEY, BECK, KNOEPHLY, MAGSAMEN, COSTA, FRANCOIS, G. COURBIERE, HOLZER, E. et D. EHRE, CATALANO, FOUHAL, NO, STEFFEN, ALLARD etc.

En 1973 CHRISTMANN fut nommé entraîneur il gardera le poste pendant quelques années durant lesquelles il formera plusieurs lutteurs de qualité. BECKER prend la relève pour quelque temps où une nouvelle génération se profile dans la salle d'entraînement au Gymnase Jean-Jaurès. C'est au tour de COURBIERE et BEHR qui en seront responsables tandis que BECKER optera pour l'école de lutte, les poussins, benjamins et minimes. De nouveaux lutteurs se mettent en évidence, R. et M. THIEL, M. et S. CASSONE, les frères PIERRON, Robert, Manfred et Patrick, M. et C. ERBS, ZINS, SCHEID, BISCHLER, ECKER, HEGE, GIRARDET, NAVARRO, LOFTI, LIMBACH, LOFTI, MANSRI.

Lors des championnats individuels toujours des podiums, pour COURBIERE, CHRISTMANN, les frères ERBS, les frères PIERRON, CASSONE, E.CIRK, ECKER, ZINS, etc...

Cependant aux compétitions Nationales les médailles sont rares. Pourtant à NANTES en 1980 le cadet ZINS se classe 4ème tandis que CIRK décroche une médaille de bronze chez les juniors. En 1982 Aldo DI BARTOLO et ses fils Vincent et Joseph, Claude DI BARTOLO et ses filles Marie-Laure et Claudia, Raymond FULLENWARTH et ses deux fils demandent leur mutation pour Sarreguemines. C'est une nouvelle relance . C. DI BARTOLO entraîne l'école de lutte, Aldo DI BARTOLO est responsable des cadets, juniors et séniors. Le fils de ce dernier, Vincent fera parler de lui, car il truste les titres au niveau Régional et Interrégional. Il deviendra en quelque sorte le cheval de bataille de la section de lutte. Aux Nationaux il monte souvent sur le podium, mais hélas il sera toujours empêché pour la place de champion par un certain Ghani Yalouz. Néanmoins il sera plusieurs fois sélectionné en équipe de France Cadets. A cette époque un ancien lutteur Louis FATH revient à la vie du Club. Il ne viendra pas seul il emmène avec lui son frère Jean- Marie et leurs enfants. Durant plusieurs années Louis FATH secondera le président avec fidélité et efficacité, tandis que les enfants suscitent un nouvel engouement aux entraînement qui étaient assurés par FULLENWARTH. Des résultats élogieux pour Nicolas FATH, il est champion de Sarre en 1991 et vice- champion de France cadet 70 Kg à Epernay. Mais en 1992 Louis FATH se retire et crée son propre club à Volmunster, COURBIERE en sera le président.

Dès 1988 Eric Cirk se lance dans la formation entraîneur lutte et prendra en charge les jeunes de l'école de lutte. La venue en Lorraine d'un CTR Bruno DEDIEU était un cadeau royal pour le monde de la lutte. Il s'efforcera de convaincre E.CIRK de préparer son brevet d'état, il en sera son professeur. Une deuxième opportunité et celle-ci était de taille c'est l'arrivée dans la région de Jean- Marc GOURDIN entraîneur National. Avec le soutien technique de ce dernier E.CIRK sera l'entraîneur principal de cette jeunesse qui en quelques s'impose dans la région Alsace- Lorraine, et en Sarre. Homme de terrain pour transmettre et former les jeunes émules de la lutte à partir de l'expérience qu'il avait lui même acquise. Son dynamisme, sa compréhension, sa disponibilité feront de lui le générateur de cette nouvelle vague de champions. Aujourd'hui le capitaine de l'équipe c'est Stéphane ERBS champion de France, minime et cadet il sera le troisième champion de France junior de la section de Lutte après CHRISTMANN 1964 et BORG 1968. Dans la foulée une incroyable réussite sportive. La saison 1993/94 sera l'année de tous les records avec pas moins de sept médailles d'or aux championnats de France dont quatre sont à l'actif de SZCZEPANIAK et BOUARCHA, les autre champions étant WINTERSTEIN et REGUIG tous deux minimes ainsi que CHOUIKH cadet. La section de Lutte décroche le label super jeunes N°1 de la Fédération Française de Lutte.

1994/95 seulement trois médailles en métal doré, deux pour HASSLI qui fait le doublé et une pour ERBS. La saison 1995/96 les lutteurs récidivent avec sept médailles d'or, BEN ALI mimime, les cadets WINTERSTEIN, BOUARCHA, un doublé pourSZCZEPANIAK et un titre pour HASSLI, CHOUIKH quant à lui sera le quatrième champion de France junior de l'histoire du club qui encore une fois se classe " super jeunes N°1" comme pour clôturer un siècle de lutte. Alain HASSLI et Najib BOUARCHA on participé aux Championnats du Monde cadet à TEHERAN.